BienVu #11 : Lean Startup et No-Code : un mariage parfait ?
Aujourd’hui, nous voulons nous attarder sur le Lean Startup et voir comment le no-code peut y être associé. Nous prendrons aussi le temps de faire le bilan de février, c’est le retour de Bien Joué !
📣 Sommaire du jour :
Lean Startup et No-Code : mariage parfait ?
Bien Joué #2 : Sortir de l’hiver, bilan de notre mois de février 2023
Lean Startup et No-Code : mariage parfait ?
90% des startups ou projets innovants échouent lors de la première année, c’est le constat que fait Eric Ries, auteur du livre “The Lean Startup” qui baptisera donc la méthodologie du même nom. Selon lui, la cause principale de cet échec précoce est la part du temps, de l’énergie et de l’argent alloué à des idées qui ne fonctionnent pas.
Jusque-là tout le monde peut être d’accord avec Eric Ries, l’idée selon laquelle il est plus probable d’échouer lorsque l’on travaille sur quelque chose que ne fonctionne pas est assez communément admise. L’important ici est moins le fait de fournir des efforts sur quelque chose voué à l’échec que de s’en apercevoir trop tard.
Ainsi, lorsqu’une entreprise ou un projet de manière générale est en phase de lancement, le temps est compté. Chaque jour passé à travailler sur une hypothèse de solution est un risque pris qui engage donc un risque financier.
Avant de poursuivre essayons de faire une différence dans ce rapport au risque entre une idée de business “classique” et une idée “innovante”.
Dans le cas d’une idée de business classique, c’est-à-dire lorsque vous comptez développer une offre qui existe déjà, par exemple créer une boulangerie, il n’est pas anormal de passer des mois sur une étude de marché pour définir quelle sera votre cible, où vous devrez vous implanter, etc. Vous ne créez pas de nouvelle offre ni créez de nouveau marché. L’intérêt des consommateurs pour votre produit est déjà établi.
Dans le cas d’un projet innovant où votre ambition est de créer un nouveau produit ou service vous basez l’intégralité de votre capacité à réussir votre lancement sur des hypothèses jusque-là non vérifiées. Vous allez donc passer du temps à développer une solution à un problème dont l’existence ne tient qu’à votre intuition. Ça n’est d’ailleurs pas un problème en soi mais le fait de passer 6 mois à concevoir une solution pour finalement se planter en est un. Car à part si vous disposez de ressources illimitées, un échec au lancement après une phase de conception très longue est souvent synonyme de coup d’arrêt.
Méthodologie du “Lean Startup”
C’est après avoir analysé l’échec de beaucoup d’entrepreneurs qu’Eric Reis a défini une méthodologie ayant pour but de minimiser le risque pris.
L’idée principale de cette méthode est de réduire le temps entre l’hypothèse et le résultat c’est-à-dire la confrontation finale avec votre cible.
Le process est le suivant :
1. Définition d’un problème : on formule l’hypothèse selon laquelle un certain personna, une certaine cible de consommateurs souhaitent recevoir chaque mois la version encadrée des 3 meilleures photos prises le mois précédant avec leur téléphone.
2. Définition d’une solution : créer une application dans laquelle déposer ses 3 meilleures photos pour les recevoir encadrées.
3. Développement de la solution : développement de cette application et mise sur le marché.
4. Tests utilisateurs : mes potentiels clients testent mon application et me font des retours …
… et on recommence.
5. Définition d’un autre / nouveau problème : mes utilisateurs ne font pas l’effort de déposer 3 photos.
6. Définition d’une solution : je me base sur leurs posts Instagram pour définir par défaut les 3 meilleures photos.
7. Développement d’une solution : je me connecte en API à leur compte pour récupérer les photos.
8. Tests utilisateurs et … on recommence.
La clé de réussite d’un projet réside donc dans votre capacité à tester vos hypothèses et ainsi minimiser le risque de dépenser du temps dans des hypothèses non vérifiées.
Quelle place pour le no-code ?
Dans ce contexte de lancement ou prélancement où l'exécution est clé les outils no-code sont l'une des solutions les plus efficaces pour vous aider à tester vos hypothèses et concrétiser votre vision, sans avoir à maîtriser des compétences techniques complexes.
En effet, avec ces outils, vous pouvez créer rapidement des applications web, des sites internet, des chatbots, des automatisations de tâches et bien plus encore, sans avoir besoin de coder une seule ligne de code. Cela vous permet de gagner un temps précieux et de vous concentrer sur d’autres aspects de votre projet.
Exemple
Un de nos tout premiers projets chez Bienfait a été la construction d’une application de suivi des outils et matériels d’une agence Eurovia (BTP). Un des employés de cette agence est venu nous voir pour nous demander de créer cet outil qui était à destination interne.
Itération #1 :
Puisque ce projet n’étant pas encore validé par sa hiérarchie nous avons fait un premier test avec une application Glide dont le back était sur Airtable. Les utilisateurs pouvaient s’inscrire et scanner des QR code liés à des machines et outils. Pour ajouter une machine, l’opérateur de l’agence devait se connecter à Glide.
Itération #2 :
Voyant que cette version fonctionnait nous avons ensuite développé une interface Airtable afin de mieux suivre les actions des utilisateurs et facilité l’enregistrement d’une nouvelle machine.
Itération #3 :
Nous avons permis à un utilisateur, toujours sur Glide d’ajouter un commentaire. À partir de cette itération le projet a été validé par la direction de l’agence et nous pouvions désormais passer à l’échelle.
Itération #4 :
Nous avons basculé la partie utilisateurs sur une interface Bubble, toujours lié à Airtable en base.
Itération #5 :
Nous avons basculé la partie admin sur Bubble, toujours lié à Airtable en base.
Itération #6 :
Nous avons migré la base de données sur Bubble.
Un an après, avec le recul, peut-être que nous aurions choisi d’autres outils mais nous n’aurions sans doute pas changé notre méthodologie. Grâce à ces différentes itérations nous avons pu, en un temps record, valider la solution (et l’hypothèse avec elle), valider l’intérêt global du projet et développer une application performante. Aujourd’hui cette application tourne toujours et est ouverte aux partenaires de l’entreprise afin qu’ils puissent alimenter les données eux-mêmes.
Un autre avantage des solutions no-code, qui est lui moins palpable, c’est qu’il annihile considérablement la valeur “émotionnelle” que l’on peut mettre dans son produit. Puisque le temps de développement est court et beaucoup moins coûteux il est plus facile de s’en défaire. A contrario, le même produit, ayant entraîné un coût bien supérieur va souvent biaiser la valeur qu’on lui donne et ainsi favoriser une forme obstination à le faire fonctionner, malgré les signaux contraires du marché.
En bref :
Le choix d’un environnement technique basé sur des solutions no-code va donc vous permettre d’itérer rapidement sur vos différentes solutions mais cela va aussi vous inciter fortement à être dans une démarche de “test and learn” où la valeur d’une idée ou d’une intuition est beaucoup moins élevée que celle d’un retour client.
Il est donc important et ce, que vous choisissiez des solutions no-code ou non, d’accepter de s’être trompé pour recommencer et d’accepter de lancer un produit ou service qui ne ressemble pas à la vision à 3 ans que vous avez de lui.
Bien Joué #2 : Sortir de l’hiver, bilan de notre mois de février 2023
Après vous avoir partagé nos bases de 2022, voici nos retours sur le mois de février.
🎨 Marque :
Depuis le début de l’année, nous sentons que Bienfait commence de plus en plus à être identifié (on dit un ou une Bienfait ?) parmi les acteurs du no-code en France. Concrètement :
Rencontres avec deux des plus grosses agences no-code en France et le SFPN (Syndicat Français des Professionnels du No-code)
Échanges avec plusieurs membres de la communauté No-Code France sur le sujet no-code et climat
Participation à deux webinaires sur le no-code (Embarq et SixièmeHomme)
Et enfin, quand on arrive en soirée on nous appelle “monsieur no-code” (et ça, ça veut dire beaucoup). C’est peut-être superficiel mais cela veut tout simplement dire que l’on commence à être “top of the mind” : quand on pense à nous, on pense no-code, quand on pense no-code, on pense à nous.
💰 Vente :
Sur le mois de février nous avons accueilli 4 nouveaux clients (soit 20% du nombre total de nos clients en 2022).
1 client organique (sur Google)
1 client par bouche à oreille
2 clients grâce à Malt
Nous avons aussi testé un nouveau canal via un partenaire de leads. Mais il s’avère que nous ne sommes pas assez nombreux pour gérer du volume de leads pas suffisamment qualifié pour le moment. Nous restons sur de l’inbound pour le moment.
⚙️ Opérations :
Nous avons revu tout notre processus opérationnel : du lead jusqu’au questionnaire de satisfaction client en passant par le devis et la facturation. 80% de ce processus est automatisé et piloté depuis une interface Airtable.
De même, nous sommes en train d’améliorer nos processus pour la création du contenu sur Notion pour automatiser le plus d’actions (avec des petites intégrations GPT-3 pour s’amuser).
L’idée est qu’à fin mars nous soyons capables de prendre plus de missions, en maintenant la qualité de nos services et la qualité de notre contenu. Travailler mieux, pour gagner mieux.
💸 Finance :
Nos premiers salaires 100% générés par Bienfait sont arrivés : une chance de pouvoir se payer dès notre second mois d’activité (c’est ça le service B2B).
🏦 Focus 1 : générer de la trésorerie pour recruter
Notre focus principal est bien celui d’augmenter le nombre de clients (+20% ce mois-ci) et de projets avec nos clients pour augmenter notre CA mensuel.
Cependant, suite à ce que nous vous partagions il y a un mois, nous avons aussi officiellement démarré notre processus pour rejoindre le Réseau Entreprendre Paris. Le processus de sélection est long (4-6 mois), dense (une dizaine d’échanges avec des membres du réseau) mais enrichissant. La finalité est elle aussi intéressante car cela nous permettrait de débloquer un prêt d’honneur de 15k€ et aller chercher un relais bancaire du même niveau.
Prochaine action : candidater pour La Bourse French Tech auprès de la BPI.
🧮 Focus 2 : établir des KPIs clairs pour piloter sereinement
En début d’année nous avons listé les KPI que nous voulions suivre (voir BienVu #09). Il nous fallait maintenant les tracker et les visualiser.
Paul a réalisé un gros chantier pour aller chercher nos données, les structurer et mettre en place un dashboard sur Looker Studio (ex-DataStudio).
🪑 Focus 3 : stabiliser ce qui fonctionne, suspendre les incertitudes
Nous avons décidé de suspendre l’Atelier, notre bibliothèque de templates.
Nous voulons avancer sur nocode.new car c’est un produit qui apporte de la valeur pour la communauté et qui est très centré sur notre vision : d’abord comprendre mon besoin, mes processus puis chercher les outils. Prochaine fonctionnalité : une expérience mobile complète.
Nous avons décidé de pas aller sur de nouveaux réseaux sociaux après nos tests sur Instagram et TikTok (même si nous sommes persuadés qu’il y a de belles choses à faire mais ce n’est pas notre priorité du moment).
Nous mettons donc toutes notre énergie sur LinkedIn, notre blog et notre newsletter. Cette newsletter. Oui, c’est newsletter que d’ailleurs nous vous invitons à partager très largement !