BienVu #10 : 10 moyens de réduire l’empreinte carbone de votre projet no-code et 5 pourquoi.
Pour terminer notre mois "vert", voici 10 moyens de réduire l'empreinte carbone de votre projet no-code. Bonus : petit zoom sur la méthodologie des 5 pourquoi.
🌍 10 moyens de réduire l’empreinte carbone de votre projet no-code
Il y a quelques jours, nous publiions un livre vert portant sur l’impact climatique présent et futur des technologies no-code. Profitant alors d’un manque de matériel fiable sur le sujet, nous avons saisi l’occasion de développer et de présenter les enjeux de l’éco-conception au sein du no-code, tout en étayant notre vision responsabilisée du métier de product-builder.
Ce document est aujourd’hui disponible gratuitement sur notre site, libre à vous de le consulter. Mais comme on sait que 90 pages c’est long, et que parfois le temps manque, on vous a compilé ici les 10 enseignements les plus importants que nous avons relevés lors de nos recherches.
À l’image du métier de product builder, ces 10 enseignements sont éclectiques, abordent chacun une phase précise du développement d’un projet no-code, et demandent des compétences diverses.
1 - Connaître sa cible 🙋♂️
Avant même de parler no-code, conception et/ou interfaces, parlons utilisateurs. Chaque projet à sa cible et celle-ci est plus que déterminante dans l’élaboration de votre solution finale. C’est le pilier autour duquel toutes vos fonctionnalités vont se rattacher. Bien connaître sa cible - se montrer empathique avec elle - c’est accomplir une grande partie du travail.
Plusieurs études démontrent aujourd’hui qu’environ 45% des fonctionnalités mises en place dans les solutions numériques ne sont pas réellement utilisées. Comprenez donc que près de la moitié de la facture climatique de votre solution web peut être évitée grâce à une meilleure analyse utilisateur.
2- Le sorcier choisi sa baguette 🪄
Si vous lisez ces lignes, vous connaissez probablement l’ordre de grandeur de la stack no-code disponible, (si ce n’est pas le cas, on vous invite à en découvrir une partie ici).
La stack no-code compte aujourd’hui plusieurs milliers d’outils en tout genre et plusieurs dizaines uniquement destinés à la conception web. En clair, choisir l’outil parfait est un véritable chemin de croix où les mauvaises directions sont multiples. Votre choix sera probablement dicté par vos besoins en matière de fonctionnalités, d’ouverture, etc. Mais n’oubliez pas qu’en matière de climat, chaque outil ne se vaut pas, et ce même s’ils présentent des fonctionnalités similaires.
En effet, de la même manière que le code écrit par un développeur peut être sobre ou très consommateur, les outils no-code se basent sur des blocs produits pré-écrits à la consommation énergétique variable. Cela signifie qu’à service égal, un projet no-code peut présenter une empreinte climatique différente selon l’outil avec lequel il a été conçu.
Malheureusement, et on en a bien conscience, le manque de données sur le sujet rend cette question encore difficile à élucider. Toutefois, le constat est bien réel : tous les outils no-code ne se valent pas en matière de climat.
3 - Le SEO, votre meilleur ami 🖖
SEO, pour Search Engine Optimization, constitue le fondement du référencement web. C’est cet indicateur qui détermine le positionnement d’un site web lors des recherches utilisateur. Calculé grâce à l’analyse continue de robots intelligents, le SEO prend en compte toute une série de paramètres parmi lesquels les points présentés dans cet article.
Quel intérêt du point de vue climatique ? Il est double. Une bonne partie du référencement final attribué à votre solution web dépend de la rapidité avec laquelle les bots intelligents analysent votre architecture produit. Ce paramètre repose généralement sur trois parties bien distinctes :
le crawling : aspect technique
l’indexation : contenu affiché
le ranking : consultation chiffrée du site
Ainsi, un “bon SEO” se construit au travers d’une architecture cohérente, d’un contenu efficient, et d’une analyse de trafic continue. En d’autres termes, plus votre SEO est bon, plus votre site est efficace, et plus il est efficient en matière de consommation énergétique.
Pour les plus curieux, les adeptes du SEO, on vous invite à consulter cet article où l’on développe le sujet plus en profondeur.
4 - Savoir quoi regarder 👀
Une fois que votre architecture s’est dessinée et que vos flows sont construits, il est temps d’y injecter du contenu. Texte, image, vidéo… Celui-là peut prendre bien des formes, mais si vous n’y prêtez pas attention, il peut rapidement exploser votre budget carbone.
Selon le référentiel d’éco-conception disponible sur la plateforme GitHub, “les images représentent souvent la majorité des octets téléchargés, après les vidéos et juste avant les bibliothèques CSS et JavaScript. Leur optimisation est donc cruciale pour réduire la bande passante consommée.”1
Il est donc primordial de formater vos contenus en fonction de vos besoins d’affichage. Côté photo, on privilégiera le .svg (multi-plateforme et insensibilité au responsive), tandis que côté typographie, on préférera des polices standards (déjà présentes sur les ordinateurs) qui éviteront des requêtes et/ou autres téléchargements inutiles.
À noter également la consommation accrue des contenus animés qui nécessitent le chargement de différentes couches logicielles (serveur HTTP, serveur d’applications, bases de données, etc.). Quand c’est possible, on privilégiera donc un contenu statique.
5 - La vidéo : une bombe climatique 💣
Absente de la section précédente, le trafic vidéo est depuis quelques années le mauvais élève du web. À l’origine de 80% du trafic Internet mondial, et responsable de l’émission de 300 millions de tonnes de CO2 chaque année, le streaming vidéo est une véritable bombe climatique.
La première piste de réflexion consiste à sérieusement se poser la question de sa nécessité. Bien souvent, nous utilisons du contenu vidéo alors qu’une simple image ou ligne de texte aurait suffi à régler le problème. Il s’agit ici de se soustraire aux règles induites de l’économie de l’attention qui nous guide bien souvent à employer la vidéo sans même réfléchir aux alternatives.
Bien sûr, la vidéo s’avère parfois nécessaire. Il convient alors de bien calibrer ses paramètres et son usage. Par exemple, il est parfaitement inutile d’employer une résolution digne du 7ème art pour apporter une information anodine, (pour rappel : un contenu en UHD consomme et génère 8 fois plus de données qu’un contenu HD à encodage identique).
Mais cela peut aussi passer par l’usage d’une lecture non-automatique au scrolling (auto-play), ou par un meilleur formatage en post-production ou via des plateformes dédiées (Youtube, Vimeo, etc.)
6 - Passez du côté obscur ⬛️
Vous aussi vous avez remarqué que le numérique à tendance à devenir plus sombre ces derniers temps ? En effet, le darkmode n’a jamais été aussi populaire, et la planète nous en remercie ! Pourquoi ? Parce qu’en utilisant principalement des pixels “sombres”, le darkmode présente une consommation énergétique jusqu’à deux fois moindre qu’un thème clair.
Ainsi, selon plusieurs études menées par Google, les pixels bleu et blanc seraient les plus consommateurs, à l’instar du pixel noir par exemple.
N’hésitez donc pas à passer du côté obscur, il est meilleur pour la planète.
7 - Une approche “mobile first” 📱
Depuis 2016, Internet est plus consulté sur mobile que sur ordinateur fixe. En plus de dessiner une vraie tendance, cette statistique à des conséquences sur l’architecture même de nos services. En respectant les principes de l’UX (à savoir : articuler ses solutions autour de l’utilisateur et de ses usages, et non l’inverse), privilégier une approche mobile first permet de limiter au maximum la réquisition de serveurs pour des usages non-réguliers.
En somme, il s’agit ici de concevoir un service en ligne pour les terminaux mobiles, et d’élargir sa couverture fonctionnelle pour de plus grands écrans que si l’apport fonctionnel et ergonomique est justifié.
8 - N’ayez pas peur de la mise à jour 🧑💻
Cela arrive souvent, on passe du temps à conceptualiser et implémenter un service web puis on le lance officiellement. Ça y est, il rejoint le vaste monde qu’est Internet, il est libre…
Oui mais gardez-le à l’œil, parce qu’il peut rapidement perdre en efficacité énergétique ! En effet, le plan d’un site web (sitemap en anglais) non mis à jour peut ainsi contenir des URLS qui n'ont plus raison d'y être, car elles font référence à des pages ou des contenus peu visités et peu utiles. Une telle situation augmente le risque d'avoir des internautes qui arrivent sur des pages sans intérêt via les moteurs de recherche, voire même des pages orphelines. Ainsi, l'internaute risque de solliciter des ressources informatiques pour rien.
Gardez son site à jour, c’est l’assurance de diminuer les frustrations utilisateurs potentielles tout en maintenant votre budget climat dans les clous.
9 - Ne prolongez pas l’âge du départ à la retraite 👴
Vous avez déjà pensé à la fin de vie de votre service web ? Parfois, il n’arrive jamais, mais dans bien des cas, il possède une date de péremption. Et à ce moment-là, il est important de faire l’effort de le retirer complètement des serveurs au risque de continuer à solliciter des ressources dans le vide, pour aucun usage.
Malheureusement, on estime aujourd’hui que 25% des serveurs physiques, et environ 20% des serveurs virtuels, sont des serveurs inutiles. Autrement dit, 1/4 des serveurs mondiaux abritent du contenu obsolète, des preuves de concepts périmées, des tests, etc. Une véritable catastrophe écologique puisque tous ces serveurs continuent de tourner dans le vide, et maintiennent donc leurs consommations énergétiques.
Au vu de la vitesse d’exécution permise par le no-code, il est courant de publier plusieurs tests itératifs, des POC ou des automatisations par exemple ; pourtant il est primordial de veiller à désactiver les schémas d’automatisation, ou de libérer les serveurs de vos tests quand ils deviennent caducs.
10 - Soyez sobre 🍻
S’il existe un conseil suprême pour viser l’éco-conception, c’est bien celui-là : restez sobre, le plus possible du moins. Dans tous les domaines de votre conception, il est essentiel de s’attacher à une frugalité de tous les instants. Dans les fonctionnalités, dans les implémentations, dans les tests, etc.
La sobriété amène indubitablement une meilleure efficience et une plus grande agilité dans vos concepts. En matière de numérique, il n’existe pas un seul facteur de pollution ou de consommation énergétique mais bien un large panel très diversifié. L’éco-conception se veut donc transversale et multidisciplinaire. La conception, l’itération et l’implémentation sont autant d’étapes qui doivent passer le filtre de la sobriété. À ce petit jeu-là, le moindre gramme de CO2 évité est un pas de plus vers la durabilité.
En bref, supprimer l’inutile, visez l’essentiel.
Envie d’en savoir (beaucoup) plus ? C’est par là.
✍️ Le sujet de la semaine : Comprendre la théorie des 5 pourquoi, une méthode simple pour résoudre (avec le no-code) des problèmes de manière efficace.
Introduction
Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi.
Quand ton fils de 3 ans cherche à comprendre le monde qu'il l’entoure, il se demande pourquoi. C'est l'âge des pourquoi. Chaque réponse qu'il obtient amène ensuite une nouvelle question. Un nouveau pourquoi. C'est parfois épuisant et en même temps, cela permet de creuser les causes. C'est une méthode bien connue en recherche utilisateur : la méthode des "5 pourquoi".
Cette méthode est une approche systématique de résolution de problèmes qui consiste à se poser cinq fois la question "pourquoi" pour identifier la cause racine d'un problème. Elle permet ainsi de déterminer les solutions les plus adaptées pour résoudre un problème et de les mettre en œuvre de manière efficace.
🎓 La théorie des 5 pourquoi
La théorie des 5 pourquoi a été développée par Sakichi Toyoda, fondateur de la société Toyota Industries, dans les années 1930. Cette méthode a ensuite été popularisée par son fils, Kiichiro Toyoda, qui l'a intégrée dans le système de production de l'entreprise Toyota, appelé "Toyota Production System" ou "Lean Manufacturing".
Le but est d'aller au-delà des symptômes et des premières réponses évidentes, pour trouver la cause racine et éviter que le problème ne se reproduise. La méthode des 5 pourquoi peut également être utilisée pour identifier les causes potentielles d'un problème avant qu'il ne survienne.
La théorie des 5 pourquoi a été intégrée dans le système de production de Toyota, où elle a contribué à réduire les défauts et les coûts, en mettant l'accent sur la qualité et l'amélioration continue. La méthode a ensuite été adoptée dans d'autres industries et domaines, et est devenue une technique courante pour résoudre les problèmes et améliorer les processus.
Aujourd'hui, la théorie des 5 pourquoi est souvent utilisée dans les méthodologies agiles et de gestion de projet, ainsi que dans le domaine du développement personnel, pour aider les individus à comprendre les causes profondes de leurs problèmes et à trouver des solutions efficaces. Nous, nous l’utilisons aussi pour bien démarrer nos projets no-code.
⚙️ Comment utiliser la méthode
Voici les étapes pour mettre en pratique la théorie des 5 pourquoi :
Identifier un problème à résoudre ou un risque à mitiger
Se poser la question pourquoi est-ce un problème ou pourquoi ce risque pourrait intervenir
Pour chaque réponse (il peut en avoir une ou plusieurs d’ailleurs), se redemander pourquoi
Un arbre va ainsi se dessiner : le premier pourquoi conduit à deux causes, puis pour chaque cause, deux autres causes vont émerger, nous aurons ainsi 4 causes à creuser.
Aller jusqu’au 5ème niveau des pourquoi pour être sûr d’atteindre les causes racines (il est parfois difficile d’arriver à 5, mais d’expérience, au 3ème niveau vous avez déjà de quoi explorer).
Proposer des solutions pour éliminer la ou les causes racines identifiées.
Exemple : Vous avez un site e-commerce et vous remarquez que la conversion du panier (= nombre de visiteurs qui ajoutent des produits à leur panier versus le nombre de visiteurs qui passent à l'achat) est en baisse.
Pourquoi les visiteurs ne finalisent-ils pas leur achat ? Ils abandonnent juste avant le paiement.
Pourquoi les visiteurs abandonnent-ils leur panier ? Ils hésitent à acheter.
Pourquoi les visiteurs hésitent-ils à acheter ? Ils n’ont pas été convaincus par les produits dans le processus d’achat.
Pourquoi les visiteurs n’ont pas été convaincus dans le processus d'achat compliqué ? Ils pensent que la marque est une arnaque.
Pourquoi les visiteurs ne sont-ils pas rassurés quant à la sécurité de leur achat ? Le site ne montre aucun signe de sécurité.
Dans cet exemple, la cause racine du problème pourrait être l'inquiétude des visiteurs quant à la sécurité de leur achat. En réponse à cela, vous allez pouvoir mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires, comme un certificat SSL (par défaut sur Shopify) ou un système de paiement sécurisé (avec le logo 3DSecure), des mentions légales justifiant l’existence de la société et des CGV bien carrées. Le tout pour rassurer les visiteurs, améliorer leur confiance et ainsi participer à l’augmentation de la conversion.
🛠️ Club des 5 et no-code
Le no-code ayant les défauts de ses qualités (phrase que le no-code dirait lors d’un entretien d’embauche) à savoir la rapidité et le sentiment de facilité, nous plongeons parfois tête baissée dans la résolution de ce que nous pensons être le problème. Nous voyions la solution. Nous sommes persuadés d’avoir raison et les outils no-code nous confortent dans cette idée car ils nous permettent de construire vite cette solution.
Nous préconisons avant de démarrer n’importe quel projet no-code de bien creuser les pourquoi, les causes racine. Force est de constater que le problème est souvent différent une fois que nous sommes allés chercher les vraies raisons. Travailler le mal à sa racine, comme en jardinage, est toujours plus efficace sur le long terme.
C’est pourquoi nous, Bienfait, insistons sur le besoin d’appréhender les méthodologies “produit” avant de se former aux outils. La démocratisation du no-code ne passera pas seulement par les outils, mais aussi par la méthodologie.
Le no-code est certes plus accessible pour développer des produits, mais cela n'enlève en rien la complexité de bien penser un produit et de bien mener un projet digital.